Pourquoi ?
Pourquoi me sens-je ainsi rejeté de tous, pourquoi suis-je soudain si seul et si démuni ? Comment se fait-il donc qu’au terme de tant d’épreuves cette peine demeure ? Quelle est cette langueur qui accable mon coeur, du moins ce qu’il m’en reste ? Pourquoi me repoussez-vous ? Est-ce de ma faute ? Qu’ai-je donc fait de mal ? Ou bien est-ce vous qui vous êtes donné le mot pour me laisser dans le dénuement ?
Pourquoi tant de haine ? D’où me vient cette inimitié ? Ai-je donc tellement changé ? Suis-je maintenant trop différent de vous ? Pourquoi, alors qu’il y a peu, presque hier pour ainsi dire, vous montriez tellement d’amitié et de compassion, êtes-vous si fuyants aujourd’hui ? Ne comprenez-vous pas que vous ne faites par là qu’ajouter à mon malheur ?
Pourquoi cet acharnement ? Ce que j’ai enduré ne me suffit-il pas ? Pourquoi ne puis-je plus être parmi vous ? Pourquoi vous enfuir ainsi en hurlant dès que je vous approche ? Ne pourriez-vous plutôt m’apporter votre soutien face à ma récente déchéance ? Quand cesserez-vous de redoubler ma tristesse ? N’est-ce pas assez pour moi ?
Ne me suffit-il pas d’être réduit à un informe assemblage d’ossements et de lambeaux de chair en décomposition, dont émane cette odeur putride ?
Me faut-il donc mourir encore ?
25 janvier 2001.