Accueil du [Site] > Articles > Découvertes > Culture Libre > Des cultures du monde vers un monde des cultures ?

Des cultures du monde vers un monde des cultures ?

Logiciel Libre et ethnocentrisme

dimanche 26 décembre 2010, par Valentin.

Quelques réflexions sur le rôle du mouvement Libre dans le processus de mondialisation culturelle.

 Des histoires à faire rêver

Lorsque je présente, plusieurs fois par semaine, le logiciel GNU LilyPond à des gens qui ne le connaissent pas (et qui, dans la plupart des cas, ignorent également ce qu’est un logiciel Libre), je ne peux m’empêcher de raconter son histoire : comment un projet confidentiel, initié il y a quinze ans par deux lycéens hollandais, est très vite devenu une référence dans le monde entier en matière d’édition musicale, avec une communauté de milliers d’utilisateurs et des dizaines de développeurs de par le monde.

À chaque fois que je la raconte, l’histoire de LilyPond ne laisse pas de m’émerveiller1. Cette notion d’une communauté mondiale, se prêtant main forte par-delà les frontières et les différences de culture, a de quoi faire sourire ; j’y ai pourtant assisté de nombreuses fois. Un exemple frappant en est ce jeune compositeur chinois, Hu Haipeng, à qui l’accès à certaines classes est refusé parce qu’il est aveugle, et pour qui LilyPond est à peu près la seule possibilité de s’exprimer. L’histoire pourrait s’arrêter là, mais Haipeng a lui-même tenu à contribuer à LilyPond : grâce à lui, les versions récentes de LilyPond permettent d’utiliser non seulement le format de papier a4 répandu en occident, mais également tous les formats de papier utilisés dans le monde, en Chine et ailleurs2 ! Cette question du format de papier est d’ailleurs moins anodine qu’il y paraît, nous le verrons.

 Une globalisation partielle et partiale

Ce que j’illustre ici est plus qu’une belle histoire : par beaucoup d’aspects, ce serait la réalisation d’un mythe d’harmonie universelle. Ce thème n’est d’ailleurs pas absent de certains discours libristes (j’y reviens ci-dessous), qui rejoignent en cela les mouvements de contestation/réappropriation apparus dans le dernier tiers du XXe siècle : humanitarisme, altermondialisme, etc.

Pour attrayante que cette perspective puisse paraître, nous devons nous garder de perdre de vue combien elle est, aujourd’hui du moins, illusoire. Je ne parle pas ici d’un point de vue politique et humain (il me semble que les droits de l’Homme et les libertés civiques ne relèvent pas d’une spécificité culturelle occidentale), mais d’un point de vue technique et culturel.

  • Le réseau n’est pas le même partout

Le réseau Internet est devenu, de facto et contre la volonté de beaucoup de pouvoirs institutionnels, le principal vecteur (le plus important signe d’espoir, pourrions-nous dire) de communication et d’entraide entre personnes géographiquement éloignées. Ce réseau, au demeurant, n’est pas exempt de défauts intrinsèques.

  • L’accès au réseau est onéreux et discriminant, et implique presque obligatoirement de dépendre d’opérateurs privés.
  • La qualité même de votre accès dépend de facteurs matériels (longueur et nature des câbles et infrastructures).
  • Utiliser le réseau revient à se soumettre à diverses formes de censure, qu’elles soient mises en place par votre fournisseur d’accès, votre entreprise, votre gouvernement national ou, plus en amont, par les États-Unis qui disposent d’un monopole de fait sur la totalité du réseau.
  • Enfin, même une fois sur le réseau les moteurs de recherche peuvent décider de vous présenter certains résultats plutôt que d’autres, pour des raisons avouables ou non.

Des solutions existent, d’autres sont en projet, mais il n’empêche : en l’état actuel des choses, le premier utilisateur venu a nettement moins de chances d’accéder au réseau Internet à proprement parler, qu’à une version filtrée et expurgée, pour le meilleur et pour le pire. En d’autres termes, difficile de parler d’« harmonie universelle » lorsque le réseau tel que vous le percevez n’est pas le même suivant l’endroit où vous vous trouverez.

  • La barrière linguistique

Pour revenir à l’écosystème la communauté d’un logiciel Libre telle que je l’évoquais, il faut bien mentionner que la quasi-totalité des échanges se fait en langue anglaise (certes souvent approximative). La facilité de communication est sans comparaison entre un internaute anglophone, un internaute ayant la chance de résider dans un pays où il a pu apprendre l’anglais, et un internaute ne parlant strictement pas un mot d’anglais.

Les solutions, là encore, existent. Tout d’abord, l’anglais n’est pas un format fermé, et il est relativement aisé de parvenir à le maîtriser après quelques années passées sur les mailing lists (je parle ici d’expérience personnelle). Ensuite les outils de traduction automatisée aujourd’hui disponibles permettent assez aisément de se faire comprendre.

L’on aurait tort de voir la barrière linguistique comme une barrière entre pays pauvres et pays riches : elle l’est pour une part, mais il convient de rappeler que beaucoup de pays pauvres, anciennes colonies (ceci expliquant d’ailleurs cela), pratiquent un usage répandu de l’anglais ou du français.

Enfin, il serait tout autant hâtif de conclure que le logiciel Libre participe de l’uniformisation linguistique du monde autour d’une langue anglaise omniprésente hégémonique : les outils de traductions automatiques fonctionnent dans les deux sens, et il m’est fréquemment arrivé de voir des correspondants anglophones me répondre (tant bien que mal, mais non sans fierté !) en français, quand ce ne sont pas d’autres contributeurs français qui se précipitent pour me répondre, heureux de trouver un compatriote3...

  • Ambiguïtés

Entre libération et asservissement, la technologie ne laisse qu’une frontière ténue. Les développeurs Libres (du moins une partie d’entre eux, j’y reviens) ne peuvent faire abstraction du monde non-Libre. Ainsi, le système GNU/Linux permet d’apporter à tous un outil de connaissance et de libération, mais peut également servir à des dictatures telles que la Corée du Nord. Dans une autre logique (quoique non moins asservissante), l’Inde compte aujourd’hui une quantité ahurissante de développeurs Linux... pour le compte de sociétés transnationales basées aux États-Unis.

La bataille à laquelle a donné lieu l’opération OLPC — « One Laptop Per Child », un ordinateur pour chaque enfant — en a fourni une illustration exemplaire : initié comme un projet purement humanitaire, avec le soutien d’innombrables bénévoles et d’une communauté extrêmement active, ce projet n’a guère tardé à être récupéré par des intérêts privés et n’a depuis lors cessé de s’étioler. Fournir aux enfants de pays pauvres, non des logiciels Libres mais des logiciels commerciaux, c’est tout simplement former, non plus de futurs citoyens, mais de futurs clients ou employés.

Frontière ténue, disions-nous : cette impression de malaise n’est qu’accrue par le fait que la plupart des logiciels Libres sont apparus (et sont, encore aujourd’hui, majoritairement développés) par des développeurs issus de pays riches.

 L’acculturation, un questionnement nécessaire...

  • Au sein de la communauté

Pour flagrante qu’elle puisse être, la barrière linguistique me semble en effet n’être que la partie la plus visible, et peut-être la moins dangereuse, des asymétries pouvant exister dans une communauté de développement Libre. Le réseau Internet n’est pas un espace magique : les communautés virtuelles s’y construisent comme n’importe quel groupe humain, et on y trouve à ce titre les mêmes jeux de références communes, d’inégalités d’intégration, voire de rivalités, que partout ailleurs.

Contribuer à un logiciel Libre en venant d’un petit village du fin fond du monde est possible, cela se vérifie tous les jours. Mais devenir un développeur principal, quelqu’un dont les idées seront suivies et en qui les autres développeurs auront confiance, implique une toute autre forme d’engagement : une très bonne connaissance technique, des idées de qualité, une parfaite maîtrise des conventions (style de codage, etc.),... et glisser quelques références à une série télévisée de science-fiction en langue anglaise ne pourra qu’aider !

La culture geek n’est pas exclusivement dominée par les États-Unis (même si elle en est clairement issue, pour des raisons historiques et techniques), elle me semble plutôt procéder d’une démarche de réappropriation/détournement comme beaucoup d’autres contre-cultures avant elle. Comme dans le cas de la langue anglaise que j’évoquais plus haut, il n’est pas difficile de se « mettre à la page » à force de fréquenter une communauté (là encore, c’est de cette façon que j’en ai moi-même fait la découverte). Cependant, le processus est nettement plus asymétrique : il n’existe pas de traduction automatique pour les références culturelles.

  • Traduire le code

Le logiciel Libre, est c’est là une différence majeure d’avec le logiciel propriétaire, a pour règle de ne pas dicter de choix à ses utilisateurs. C’est un principe éthique fondamental : le Libre n’est pas seulement le fait de pouvoir accéder librement au logiciel et à son code (on parlerait alors d’open source), mais également le souci de libérer ses utilisateurs eux-même. Richard Stallman, fondateur du mouvement Libre, il y a trente ans de cela, est également un ardent défenseur des droits de l’Homme et des libertés civiques partout dans le monde : pour lui, le Libre « n’est pas simplement un modèle de développement ; c’est un mouvement social ».

La question linguistique est au centre de cette idéologie. Contrairement au monde des logiciels commerciaux, où l’on procédera à une étude de marché avant de décider ou non de traduire un logiciel dans telle ou telle langue, les licences Libres sous lesquelles sont publiés les logiciels du projet GNU de Richard Stallman, autorisent d’innombrables traductions dans des centaines de langue. Parfois le simple fait de traduire est un geste politique : ainsi des versions entièrement traduites dans des langues régionales (basque, breton,...) ou en tibétain.

(À l’inverse, le projet GNU recommande que le code source d’un logiciel soit rédigé et commenté en anglais, précisément dans un souci de standardisation et d’accessibilité universelle4.)

Autre point sur lequel je ne m’attarderai pas ici, la prise en charge des personnes handicapées qui est un autre trait majeur des logiciels Libres (interfaces en Braille, souci constant d’accessibilité, ...).

  • Vers une indépendance des paradigmes

De par leur éthique, les développeurs de logiciel Libre tentent de rester agnostiques d’un point de vue culturel. Ayant la chance de prendre part au développement d’un logiciel directement lié aux question de diffusion et perpétuation des patrimoines culturels (en l’occurrence, la musique écrite), j’ai pu constater combien cela est difficile.

LilyPond n’a été fondé que dans une seule optique : la copie de partitions dites « classiques », c’est-à-dire la musique exclusivement occidentale rédigée entre le XVIIe et le XXe siècle (ce que l’on désigne également sous le terme de Common Practice Period). Cela impliquait un certain nombre de choix techniques dont le logiciel, quinze ans plus tard, porte encore la marque (par exemple, le fait d’utiliser des octaves justes, des tempéraments égaux, etc.).

Au fil du temps, des apports de contributeurs et des besoins parfois inattendus exprimés par des utilisateurs, une large partie du code a été réécrite pour permettre, par exemple, l’édition de musiques traditionnelles persanes, turques ou arabes faisant intervenir des neuvièmes de tons, la gravure de partitions neumiques du XIIe siècle, etc.

Dire que ce processus s’est fait naturellement serait à la fois vrai et faux. J’en ai récemment fait l’expérience en réécrivant le chapitre de la documentation consacré aux musiques extra-européennes (Arabe, Perse, Turquie, peut-être Bali un jour) : comment nommer ce chapitre ?

Le terme actuel est « World Music », comme il se nomme actuellement — Ce terme est à la fois hideux et incorrect, à tant d’égards que l’on n’en finirait pas (j’ai moi-même eu l’occasion d’exprimer mon dégoût du marketing de l’exotisme). Mais alors, quoi ? « Non-CPP Music », comme cela a été proposé ? Bien trop technique. « Musiques non-européennes » ? C’est ce que propose actuellement la traduction allemande de notre documentation (et la solution qui me froisse le moins). N’empêche : définir un genre par ce qu’il n’est pas, ne va pas sans poser de problèmes. Sans oublier la question de base : au nom de quoi regrouper dans un même chapitre des langages musicaux séparés par des milliers de kilomètres, des siècles de traditions différentes, et tout un monde culturel ?

Par ailleurs, si LilyPond représente aujourd’hui le logiciel d’édition musicale le plus flexible et extensible disponible « sur le marché » (Libre et propriétaire confondus), il n’en comporte pas moins ses propres modèles de fonctionnement, ses propres « paradigmes » pour employer le terme consacré.

Le plus frappant est probablement la linéarité dans la saisie des partitions, qui incite fortement à penser la musique d’une façon « horizontale » (comme dans le contrepoint médiéval, par opposition avec la notion plus récente d’harmonie qui, elle, s’intéresse aux progressions d’accords lues d’une façon plus « verticale »). Comme je lui en faisais la remarque, le compositeur (et contributeur LilyPond) américain Trevor Bača proposa un jour l’hypothèse suivante :

Il me semble que l’on a tendance à préférer la conception en accords aux États-Unis (et peut-être au Royaume-Uni), et que l’on raisonnera davantage en termes de lignes superposées en Europe (en tout cas dans les conservatoires). [...]

Quoiqu’il en soit, il est amusant de constater que [les logiciels commerciaux] Finale et Sibelius sont respectivement américain et anglais, et largement orientés vers une conception verticale, alors que LilyPond est bien plus international [et majoritairement européen, NdT] et très horizontal dans son approche.

Se pose également la question du réglage par défaut. Tout concepteur de logiciel, et c’est compréhensible, souhaiterait que le premier utilisateur venu puisse installer son logiciel et commencer à s’en servir immédiatement avec aisance. C’est pourquoi lorsque vous ouvrez un logiciel de traitement de texte (l’exemple n’est pas de moi, voir ci-dessous), vous ne vous trouvez pas avec une série de questions sur le format de papier et la couleur d’encre que vous souhaitez utiliser, ni si vous souhaitez écrire de droite à gauche ou de bas en haut. Vous pouvez, certes (du moins avec un logiciel Libre), changer tout cela, mais il vous en coûtera un peu de temps et d’efforts.

De même, LilyPond utilise par défaut les noms de notes utilisés en Hollande (ce que la traduction française de notre Documentation appelle savoureusement « la notation batave »). C’est très proche de la notation anglo-saxonne, mais légèrement différent et un peu plus concis, et les utilisateurs anglophones ne s’en plaignent pas ; cependant la plupart des utilisateurs francophones que j’ai pu rencontrer en vient même à préférer garder ce réglage par défaut... plutôt que d’utiliser les do re mi fa sol qui nous sont si familiers !

 Vers un monde de rencontres culturelles

Toutes ces problématiques ont été abordées il y a une dizaine d’année par un talentueux développeur passé du côté Libre, Miller Puckette. Dans un article déjà ancien intitulé Max at Seventeen5, il fait le point sur ce qu’est devenu son propre logiciel de composition musicale (Max/MSP, inventé avant l’avènement des licences Libres) et sur les perspectives ouvertes par le mouvement Libre.

Les faibles prix des ordinateurs aujourd’hui laissent entrevoir la possibilité de rencontres plus subtiles que par le passé, par exemple entre les européens et les habitants de leurs ex-colonies. Au lieu de s’aventurer dans la jungle avec un ordinateur pour enregistrer les musiciens du coin, comme nous l’avons fait dans nos cultures eurocentriques depuis au moins Bartok, nous pouvons maintenant engager une conversation par e-mail. Des gens d’à peu près n’importe quelle communauté de la planète peuvent maintenant enregistrer leur propre musique sans l’aide d’un Bartok des temps modernes. Et les gens de n’importe où peuvent, ou pourront bientôt, dégoter un ordinateur et s’en servir dans leur création musicale.

Cela va donner naissance à un changement de plus en plus audible dans la musique du monde. Nous n’entendrons plus des enregistrements où des occidentaux invitent des non-occidentaux dans un studio, puis manipulent les bandes des instruments enregistrés. Il est trop tôt pour prédire comment cette nouvelle musique sonnera, mais il est évident que la porte est maintenant ouverte pour que les pratiques non-occidentales impriment sur la musique électro-acoustique une empreinte bien plus profonde qu’elles ne l’ont fait en tant que simples sources sonores. Je m’attends à ce que les approches non-occidentales de la musique électro-acoustique engendrent énormément d’énergie à l’avenir.

Cependant, nous n’avons pas encore pleinement tiré parti de la chute des prix du matériel informatique. Certes, on peut aujourd’hui acheter pour environ 400 dollars le matériel pour se monter un ordinateur, et en y ajoutant un ampli et des haut-parleurs on a tout ce qu’il faut pour faire de la musique. Mais encore faut-il avoir les connaissances nécessaires pour mettre en place un système, trouver et installer les bons logiciels libres, puis faire tourner tout ça. De nombreux intérêts commerciaux vont s’opposer à nous, car ils préfèreraient faire en sorte que l’ordinateur coûte plusieurs milliers de dollars, et les logiciels plusieurs milliers en plus.

Un élément essentiel dans la démocratisation de l’informatique et de la musique par ordinateur est d’alimenter la connaissance à une échelle locale. Certains professeurs de musique avisés consacrent de nombreuses heures à inciter leurs élèves à construire leur propres ordinateurs. J’espère voir, un jour, une culture internationale d’ordinateurs faits-maison et de logiciels de musique faits-maison. Par le passé, l’Ouest bien portant a développé ses logiciels, gravé des millions de CD, et les a vendu à qui voulait les acheter. Mais à l’avenir, j’aimerais voir les centre de recherche et d’apprentissage importer des logiciels du reste du monde.

Les communautés sont nécessaire pour l’accroissement de la connaissance, particulièrement quant aux systèmes d’exploitation non-commerciaux comme Linux — si vous n’avez pas d’amis qui utilisent aussi Linux, vous aurez du mal à le faire marcher chez vous. Mais je peux imaginer un avenir où le savoir en matière de musique et d’informatique (y compris savoir assembler une machine, installer un OS, et faire tourner des logiciels) se trouvera pas plus loin qu’un village ou deux pour n’importe qui dans le monde.

La communauté de musique par ordinateur ressemble à la communauté Linux, en ce qu’elle se concentre en petits groupes, qui n’ont que parfois besoin de se rencontrer au-delà du contact que leur modem peut fournir. Pour que cela se renforce, il faut absolument que les logiciels n’imposent pas leurs propres canons culturels, mais qu’ils s’adaptent aux réalités variées dans lesquelles vivent les utilisateurs. C’est la définition même d’un bon logiciel.

Mais pas la définition des géants de l’industrie du logiciel. Ainsi, lorsqu’on lance un tableur, l’utilisateur ne voit pas une page blanche comme dans Max [Le logiciel inventé par Puckette, NdT] Et comme la page n’est pas blanche mais est déjà pré-structurée, l’utilisateur va être contraint de s’organiser dans cette structure existante. Le business entier des tyrans du logiciel consiste à imposer un contexte, sous forme de formats propriétaires, de « fonctionnalités » du système d’exploitation, et autres constructions. Leur souci est de ne pas laisser les gens faire ce qu’ils veulent, et leurs produits vont toujours à l’encontre du progrès, plutôt que de l’encourager.


[1Émerveillement qui n’est d’ailleurs pas toujours partagé, et il faut alors se demander pourquoi — ou pas, dans ce cas précis.

[2Haipeng a d’ailleurs mentionné qu’il avait récupéré ces informations sur Wikipédia, l’un des sites les plus censurés dans son pays.

[3Le français est ici un exemple mal choisi, puisqu’il s’agit tout de même d’une langue connue et, j’oserais dire, dotée d’un certain prestige. Cependant j’ai pu voir dans la communauté LilyPond des exemples analogues dans la plupart des langues européennes.

[4Le code source de LilyPond a ainsi été réécrit au fil des années, mais contient encore quelques traces de hollandais. Dans le même ordre d’idées, une des premières initiatives du projet LibreOffice récemment apparu... fut de nettoyer tous les commentaires en langue allemande présents depuis quinze ans dans le code source !

[5J’avais déjà cité cet article dans mon dossier sur la composition algorithmique, sans m’arrêter sur son aspect le plus intéressant.

Messages

Un message, un commentaire ?

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Vous n'êtes pas un robot ? Alors veuillez répondre à cette question essentielle :
Quelle est la moitié du mot «toto» ? 

Ajouter un document